REPORTAGES

Depuis près de 40 ans, Olivier Grunewald et Bernadette Gilbertas s’immergent au cœur des espaces les plus sauvages de la planète, souvent en accompagnant des missions scientifiques, pour faire partager sa beauté et sa diversité.

Salars de l’Atacama : des fenêtres sur le passé

  • Désert de l’Atacama, Chili
Une mission scientifique franco-chilienne est venue explorer les salars et les lagunes de l’altiplano chilien.
À plus de 4000 mètres d’altitude, au milieu des couleurs chatoyantes qui illuminent le plateau désertique de l’Atacama, les microbiologistes sont venus collecter des micro-organismes adaptés à ces conditions extrêmes. Les salars pourraient bien ressembler aux écosystèmes de la terre primitive, et les abondantes communautés microbiennes être des analogues de celles qui dominaient sur Terre, avant l’apparition des cellules plus complexes dont sont issus végétaux et animaux, dont les humains.

Gorongosa, le parc de la réconciliation

  • Parc national de Gorongosa, Mozambique
Le territoire sauvage de Gorongosa était, jusqu’à la fin des années 1970, l’écosystème le plus riche et le plus diversifié d’Afrique australe.
Mais seize années d’une guerre civile sanglante ont anéanti ce havre grouillant de vie. En 1992, Gorongosa avait perdu 95 % de sa faune. Aujourd’hui, le parc national renaît de ses cendres. Derrière ce miracle, le dynamisme des écosystèmes et la collaboration entre le gouvernement mozambicain et un philanthrope américain autour d’une idée : faire de la zone protégée un moteur de développement pour les populations locales.

Fagradalsfjall, une éruption aux portes de la ville

  • Péninsule de Reykjanes, Islande
La péninsule islandaise de Reykjanes ne s’était pas embrasée depuis 8 siècles.
La terre s’est ouverte le 19 mars 2021, à 40 km de la capitale. Les visiteurs se sont succédés pendant près de 6 mois pour profiter d’un spectacle grandiose, pour une fois très facile d’accès, sans danger, et sous la surveillance permanente de la protection civile, celui de la plus longue éruption advenue pendant les 50 dernières années.

Les Aurores boréales et la météorologie de l’Espace

Les aurores polaires, magiques et poétiques sont dans la nuit polaire la signature visible de l’activité magnétique déclenchée par le soleil.
Née il y a une dizaine d’années, la météorologie de l’espace permet de prévoir l’impact des éruptions solaires sur les installations humaines. Entré dans une phase de forte activité pour les prochaines années, le soleil met ces nouveaux météorologues en ébullition et déploie des aurores d’une rare intensité.

Maryam Dengelat, les vertiges de la foi

  • Tigré oriental, Éthiopie
Dieu confia un jour aux éthiopiens l’art de révéler sa demeure. Ils creusèrent plus de deux cents églises troglodytes dans les falaises du Tigré.
L’église de Maryam Dengelat, isolée à 30 mètres de hauteur, devenue inaccessible à la suite d’éboulements successifs de la falaise, a ouvert à nouveau sa porte et dévoilé ses magnifiques peintures après 400 ans d’oubli, grâce à la volonté d’un philosophe historien et d’une équipe d’alpinistes.

Dallol, aux frontières de la vie

  • Dépression Danakil, Ethiopie
Le site géothermal de Dallol réunit les conditions les plus extrêmes sur Terre, températures, hyperacidité, salinité, aridité.
Un volcan situé sous d’épaisses couches de sel favorise la remontée d’eau chaude qui se charge en éléments minéraux déposant en surface un véritable arc en ciel minéral. Depuis 2016, une équipe internationale de microbiologistes, géologues, et cristallographe auscultent le site dans l'espoir de trouver des traces de vie, là où tout semble s'opposer à son existence.

Les nuits bleues des forçats du soufre

  • Volcan Kawah Ijen, Java, Indonésie
À la nuit tombée une incandescence étrange apparaît au fond du volcan Kawah Ijen, des flammes bleutées atteignant jusqu’à 5 mètres de hauteur.
Le soufre liquide à haute température, qui s’écoule de la soufrière située au bord du plus grand lac d’acide chlorhydrique du monde, en est à l’origine. Au pied de ces étranges lueurs, les mineurs s’affairent au milieu des gaz toxiques, pour extraire et remonter le soufre qui servira l’industrie chimique au prix de leur santé.
© Olivier Grunewald & Bernadette Gilbertas